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Critique

L'humour irrévérencieux d'Olivier Martineau frappe dans le mille

Première du spectacle « Parfa » d'Olivier Martineau à Québec

Olivier Martineau nous avertit dès les premières minutes de son spectacle : il écorchera certainement quelques oreilles sensibles au cours de la soirée. Son humour est irrévérencieux, tranchant et parfois choquant. Il mitraille son public de blagues salaces; il dégaine à la vitesse de la lumière et surprend ainsi quiconque n'a pas l'habitude de son débit percutant et de ses propos tapageurs.

L'humoriste de 38 ans passe de coq-à-l'âne, déstabilisant ainsi son public qui ne sait trop comment réagir à des voltes-face aussi soudains et imprévisibles. Ces pirouettes langagières donnent souvent lieu à des éclats de rire irrépressibles. Olivier Martineau possède un delivery unique face auquel on a du mal à freiner l'hilarité.

Il aborde une multitude de sujets dans ce nouveau spectacle, à commencer par les contrastes entre les jeunes et les vieux. Il s'adresse alors à une personne du public d'une vingtaine d'années et énumère les différences entre sa génération et la sienne. Juste son interaction sévère avec le jeune individu vaut le détour. Dans un monologue de 90 minutes bien tassé, il parlera aussi du prix des framboises (« Qui qui les cueille? Elton John en limousine? »), de l'incontinence, de son gazon, de la mode, de véganisme, de religion, des écureuils (ces « animaux du diable » qui mangent ses cerises), du choix discutable des invités de Denis Lévesque et de religion.

« Une joke de Jésus, c'est comme se baigner au mois de septembre, c'est frette au début, mais un coup saucé, tu ne le regrettes pas. »

Il traitera également de la censure en humour. On peut dire qu'Olivier Martineau n'a pas froid aux yeux puisqu'il attaque le sujet sans gant blanc, abordant même la polémique de Jérémy Gabriel avec une certaine hardiesse. « Qu'il me poursuive, il va voir que c'est beaucoup moins drôle de poursuivre quelqu'un qui n'a pas d'argent. » Afin de démontrer que l'humour salace ne date pas d'hier, il lira quelques blagues issues du répertoire de grands humoristes d'une autre époque, comme Gilles Latulippe et Roméo Pérusse. Dans sa bouche, ces boutades parfois sexistes ont un effet boeuf.

Un spectacle d'Olivier Martineau ne serait pas complet sans quelques balades grivoises. Le public est donc comblé lorsqu'à la toute fin, il enfourche sa guitare. « C'est une guitare "Denise Bombardier", c'est une guitare sèche. » Le spectacle se conclut sur une note festive et une chaleureuse ovation. Avouons-le, c'était « Parfa ».

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