Yannick de Martino, avant même de mettre au monde son premier one-man-show, était bien présent sur la scène humoristique québécoise. Le jeune homme s'illustre depuis déjà plusieurs années, autant sur le web, que dans les galas d'humour et à la télévision. C'est donc dire que nous attendions avec impatience son premier spectacle, intitulé absurdement Les Dalmatiens sont énormes en campagne; un ovni humoristique qui ne manque pas de mordant.
Sur scène, Yannick de Martino s'éloigne d'à peu près tout ce qui est actuellement présenté dans le circuit de l'humour. Le comique atterrit dans un créneau qui lui est propre et qui lui permet de mélanger à la fois jeux de mots, calembours, réflexions songées sur la vie, absurdités totales, dessins, slam et autres bouffonneries. Cette description ne rend certainement pas justice au résultat qui épate au-delà des attentes. Ce mercredi au Théâtre Petit Champlain, pour la première médiatique, De Martino a frappé dans le mille en rendant le public hilare pendant près d'une heure trente, malgré quelques malheureux problèmes techniques qui lui ont permis de démontrer ses talents d'improvisateur. « Pas question que vos premiers applaudissements soient pour un problème technique », a-t-il lancé soulagé après la première bourde.
Ce personnage complètement décalé, bien qu'il verse régulièrement dans l'apagogie, réussit à se faire connaître en se livrant avec authenticité. Ainsi, on peut en apprendre plus sur ses origines, ses ambitions, son anxiété, sa perception de la religion, de la sexualité et bien d'autres thématiques aussi universelles que personnelles. Ceci est toutefois livré dans un enrobage complètement délirant qui nous permet au passage de faire connaissance avec Carmen la poule, Mortadelle Wifi et les petits nounours qui font des biscuits. Il faut le voir pour le croire (et comprendre). Le ton est unique, le résultat emballant.
Et comme il ne fait rien comme les autres, Yannick de Martino commence son spectacle avec un enregistrement sur cassette et le termine avec les segments qui ont été retranchés du portrait parce qu'ils n'étaient pas assez efficaces. Décousue et fourre-tout à souhait, à l'image du reste de la soirée, cette finale déjantée combine astucieusement blagues étranges, bébés, citrons et une interprétation débridée de la chanson « What's Up » des 4 Non Blondes. Encore une fois, les mots ne sont pas suffisants pour décrire le plaisir que cette conclusion loufoque procure. Au final, on quitte la salle avec une impression de jamais vu et un sourire fendu jusqu'aux oreilles. C'est déjà pas mal pour un premier spectacle.