Kanen est une jeune artiste qui écrit, compose et interprète de la musique indie/folk/pop en français et en Innu-aimun. Voyez notre entrevue vidéo avec elle ci-dessous.
C’est un euphémisme de dire que Kanen n’attendait pas une telle vague d’amour, celle reçue lors du 45e Gala de l'ADISQ. La surprise fut si grande que, lorsque son nom a retenti au micro, sa réaction candide porte à imaginer qu’elle croyait en une erreur.
Récompensée de non pas un, mais de deux scintillants trophées, Kanen reçoit deux Félix, soit celui de Révélation de l’année et celui d’Artiste autochtone de l’année. « J’aime tellement les nominés, j’ai découvert de belles personnes, des artistes exceptionnels, pendant les répétitions du numéro des révélations alors je me disais, ahhh, ça va être l'un d’eux. », s’explique-t-elle ensuite en entrevue. « J’étais vraiment surprise, mais en même temps, en ce moment, je le prends et je suis fière de l’avoir. Et je le partage avec les révélations. Ils apportent beaucoup dans la musique d’ici. »
Sur scène, pendant ses remerciements, elle lance un cri du cœur, qui veut sensibiliser à une inclusion plus grande de la musique autochtone dans les radios. En coulisses, elle explique pourquoi la diffusion à grande écoute est importante. « Dans nos œuvres, on parle quand même de notre réalité, de notre culture, on chante aussi dans nos langues autochtones respectives… Ça va permettre aux auditeurs d’en apprendre plus, de faire un pas vers notre réalité, parce qu’il y a des gens encore qui ne connaissent pas les peuples autochtones ici, au Québec. »
Ce qui inspire l’autrice-compositrice-interprète, c’est l’identité, comme une quête toute naturelle qui l’amène à écrire.
« Pour un premier album, tu essaies de comprendre qui tu es comme artiste, mais en même temps, je cherchais qui j’étais aussi, étant donné que j’ai perdu ma langue innue. Je suis qui dans tout ça ? », explique la chanteuse.
Le but de ses compositions avec Mitshuap, c’était d’ailleurs de reconnecter avec sa langue natale. « Je connais plus de mots en Innu-aimun depuis la création de cet album-là. Alors, pour moi faire des chansons bilingues, c’est important, parce que ça va aussi rejoindre un public allochtone, mais aussi me rejoindre moi, pour connaître plus de mots par l’art et la musique. »
Kanen continue sa tournée avec un spectacle à M pour Montréal le 15 novembre prochain, puis, au Grand Théâtre de Québec avec Safia Nolin le 15 décembre.
Écoutez-la chanter avec Louis-Jean Cormier dans la chanson ci-dessous, « Nimueshtaten nete ».