La ville de Trois-Rivières est l'hôtesse d'un spectacle unique, présenté du 24 mai au 4 juin, qui en mettra plein les oreilles aux mélomanes aguerris. Dans un cadre enchanteur, celui de l'Amphithéâtre Cogéco, Histoires sans paroles – Harmonium symphonique propose une relecture orchestrale de cette oeuvre culte du groupe Harmonium, un moment envoûtant qui nous remplit le coeur autant que la tête.
Ce mardi avait lieu la première médiatique de l'événement. Pour l'occasion, un grand tapis rouge avait été organisé. Évidemment, l'auteur-compositeur-interprète Serge Fiori y était, en compagnie de nombreux amis et complices du milieu venus le célébrer. Vous pouvez d'ailleurs voir nos images de la soirée ci-dessous. Celui-ci avait été gardé dans l'ombre jusqu'à cette grande première. Ainsi, son niveau de fébrilité et d'émotivité était, à juste titre, très élevé : « J'essaie de répondre aux journalistes, je pleure déjà. Je me laisse aller », indiquait le principal intéressé sur le tapis rouge, les yeux déjà rougis par l'émotion. Même son de cloche du côté des interprètes Luce Dufault et Kim Richardson, qui prêtent toutes deux leur voix pour un segment du spectacle : « Kim et moi, depuis qu'on est ici à Trois-Rivières, on pleure plus longtemps après la chanson, qu'on chante », indique Luce Dufault pour qualifier le niveau d'émotion de ce spectacle. « C'est quelque chose de vraiment beau, hors de ma zone de confort », ajoute Kim Richardson.
Pendant la soirée, dans cet amphithéâtre ouvert sur l'extérieur et avec le fleuve comme toile de fond, on peut écouter 64 musiciens de l'orchestre symphonique de Trois-Rivières, sous la direction de Dina Gilbert, et le Choeur des jeunes de Laval nous raconter cet album d'Harmonium à leur façon, avec émotion et maestria. Il faut avouer que le travail qui a été fait ici, celui de l'adaptation symphonique faite par Simon Leclerc, est colossal. Cela offre un relief nouveau, riche et intemporel à une oeuvre déjà culte qui a fait le tour du monde. Dans ce contexte, on peut revivre des pièces comme « Aujourd'hui, je dis bonjour à la vie », « Un musicien parmi tant d'autres », « L'exil » sur laquelle est apposée la voix ensorcelante de Kim Richardson, « Comme un sage », « Dixie », « Histoires sans paroles » où l'on peut entendre la magnifique voix de Luce Dufault et bien plus.
Le spectacle est divisé en deux actes. Le premier se déroule dans un quotidien plus blafard, où la monotonie se fait toutefois chatouiller par l'insouciance de l'enfance et du jeu. Dans le deuxième acte, on plonge dans un univers plus ludique, plus coloré, qui sait nous rappeler Harmonium. Pendant le spectacle, des projections sur grand écran accompagnent des saynètes métaphoriques, tout droit descendues d'un plafond ouvert. L'excellente Marcella Grimaux signe la mise en scène poétique et évocatrice, sous la direction artistique de Nicolas Lemieux, magnifiée par la technologie de PixMob, qui a notamment offert les effets spéciaux du plus récent Superbowl, rien de moins. On ne peut nier que tous les talents ont été rassemblés pour nous épater.
Histoires sans paroles – Harmonium symphonique offre un moment de pure grâce, sur une oeuvre bien de chez nous qui mérite d'être célébrée et entendue, encore et toujours. C'est assurément un envoûtement que les mélomanes voudront vivre (avec une petite laine de préférence, pour contrer le vent frisquet du fleuve)!