La pièce Les voisins de Claude Meunier et Louis Saia célèbre ses 40 ans cette année. Après un succès retentissant à la Maison des arts Desjardins de Drummondville, où toutes les représentations affichaient complet, le classique du répertoire québécois s'installe à la Salle Albert-Rousseau pour une série de spectacles. À noter que la troupe sera de retour dans la capitale au mois de juillet prochain pour un total de 13 représentations.
Habilement mis en scène par André Robitaille, cette refonte colorée de la pièce profite d'une distribution toute étoile extrêmement efficace. Jean-Michel Anctil et Guy Jodoin sont comme des poissons dans l'eau dans ces rôles de banlieusards ennuyeux qui préfèrent leur haie et leur voiture à leurs femmes. Pier-Luc Funk se démarque également sous les traits de Junior, ce jeune homme qui rêve d'être un adulte et de ressembler à son père.
Si, au départ, on s'imaginait que les textes de 1980 avaient peut-être mal vieilli, nous avions tout faux. Ce dialogue de sourds dans lequel s'engage les protagonistes est délectable, peu importe l'époque dans laquelle on se trouve. Cette nostalgie des années 80 apporte aussi une dimension kitch qui colle parfaitement à l'univers décalé de Meunier. Des phrases bonbons (et creuses) comme : « une crise cardiaque, c'est pas comme un coucher de soleil » ou « on n'est peut-être pas grand-chose dans vie, mais c'est mieux que rien dans le fond », nous charment complètement.
Les voisins fait partie de ces classiques qu'on doit avoir vu au moins une fois. La pièce sera en tournée jusqu'à l'an prochain à travers la province. Si vous avez l'occasion de l'attraper, ne boudez surtout pas votre plaisir parce que... « qu'on soit là ou pas faut qu'on reste ici ».