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Spectacles

Nos impressions de Révolution en tournée 2024

Image de l'article Nos impressions de «Révolution en tournée» 2024
Notre critique

Une semaine suivant le coup d'envoi de la quatrième édition de Révolution en tournée avait lieu, ce jeudi 29 février, la grande première médiatique du spectacle. Dans la salle comble du Théâtre Saint-Denis, adeptes de l'émission, danseurs, célébrités, familles et amis étaient rassemblés pour assister à cette nouvelle mouture, mise en scène par Lydia Bouchard.

La danse est un médium souvent abstrait. On dit qu'un artiste se dévoile dans ses gestes, que les corps d'une troupe s'animent pour transcender l'émotion et que les chorégraphies sont une poésie en mouvement. Ne reste plus qu'au spectateur à en faire son interprétation.

Révolution réussit à conserver la grâce de son art, tout en y juxtaposant un message clair : « C’est plus qu’une révolution, c’est une évolution ». 18 danseurs, 17 chorégraphes et des pièces plus conceptuelles, d'autres plus contemporaines ou pop, racontent ensemble l'histoire de la compétition. Avec une certaine dramaturgie et selon Lydia Bouchard, « un souci de raconter et d'être volubile », à certains moments, les pièces sont assez narratives.

Pendant 90 minutes de prestations sur scène, les styles se mélangent en toute fluidité, les sonorités se suivent, s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Il y a tout un boulot d'écriture chorégraphique derrière un tel spectacle, alors que seul un mince filet d'enchaînements présentés à la télé est recréé sur scène. Néanmoins, cette portion est sélectionnée avec soin, comme les quelques numéros viraux retenus avaient amplement leur place. Pensons au numéro de quart de finale de Gabrielle Boudreau, puis au numéro sur la violence conjugale de Marie-Josée Corriveau et Jason Morel Canavaggia.

Avec eux, Sébastien, Yelda, Sunny, Sean, Jordan, Santiago et les danseurs de Clique et Diffo étaient aussi sur la scène, tous sélectionnés pour leur complémentarité. Parfois émus, parfois enivrés par la synergie de groupe, les spectateurs étaient très vocaux quant à leur appréciation de ce qu’ils découvraient. On a eu droit à beaucoup de tapage de pieds dans la salle et on gage que beaucoup se retenaient de se trémousser sur leurs sièges au rythme des chansons!

Ceux qui ont assisté à Révolution en spectacle dans le passé retrouveront une intention de création similaire dans la mise en scène. Lydia Bouchard nous expliquait en entrevue souhaiter conserver un esthétisme, un certain geste artistique emprunté aux précédentes éditions, qu'elle désire faire perdurer. Certains segments vidéo, une compilation de moments de l'émission et de témoignages, apparaissent à l'occasion en arrière-plan pour contribuer à la narration. La scénographie rappelle le plateau de l'émission, notamment par sa scène ronde tournante. Sans être extravagante, la ligne directrice simple, mais figurative qu'emprunte le concert au concept télévisuel fait du spectacle une excellente sortie familiale que tant les petits que les grands trouveront compréhensible et impressionnante.

Tout comme l'an dernier, on repenserait l'utilisation des écrans en arrière-plan. Si l'on comprend leur utilité et que l'on s'y fait assez vite, on a l'impression que les projections distraient les spectateurs. Ne serait-il pas pertinent d'intégrer des images de style "Révolution", plutôt que de mettre l'accent sur des séquences déjà visionnées ou sur les Maîtres?

Nos moments forts en rafale :

  • Réaliser que Yelda réussit à nous éblouir de sa délicatesse même en dansant sur un titre de rock métal. Oui, un numéro assez éclaté sur « I put a smell on you » de Marilyn Manson nous était réservé... Sibyllin, mais exquis!
  • Découvrir trois nouvelles chansons composées spécialement pour le concert, par Imposs, Camille Poliquin et Manu Alias. Les paroles s'ajustent au narratif, mais à notre grand bonheur, elles seront disponibles ce 1er mars sur toutes les plateformes.
  • Sourires béants d'admiration devant la finale qui scellait le medley d'une belle dose d'optimisme. Le groupe de danseurs, unis par les sons funk et gospel de la chanson originale « Lumière » offrait une image puissante pour conclure la soirée.

Voyez quelques images du spectacle dans la galerie ici-bas.