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Serge Postigo et ses Producteurs s'installent à Québec

Image de l'article Serge Postigo et ses «Producteurs» s'installent à Québec

Jeudi soir avait lieu la première médiatique de la comédie musicale Les Producteurs, mettant en vedette et mis en scène par Serge Postigo, au Capitole de Québec. Après quelques semaines à L'Espace Saint-Denis à Montréal en avril dernier, la production irrévérencieuse s'installe dans la capitale jusqu'à la fin du mois de juillet. Consultez toutes les dates ici.

La pièce Les Producteurs, qui est inspirée du film éponyme de 1967 écrit et réalisé par Mel Brooks, a été jouée pendant plus de six ans sur Broadway, récoltant de nombreux Tony Awards. Son adaptation française ne manque pas de panache. Culottée, loufoque, frondeuse et 100 % assumée, cette proposition grandiose fait un bien fou dans notre ère du « politiquement correct ». Tous les stéréotypes les plus abjects - sur les homosexuels, les aînés, le milieu culturel, les Allemands, les comptables, etc. - y passent, et on n'y va pas avec le dos de la cuillère. Ce qui devrait nous faire grincer des dents nous fait plutôt éclater de rire, vu la virulence du second degré.

Serge Postigo s'avère très convaincant dans le rôle de Max Bialystock, un producteur au bord de la faillite qui apprend qu'il y aurait un moyen d'empocher une bonne somme d'argent en produisant un flop monumental sur Broadway. Allié avec Leo Bloom, un comptable qui rêve de showbizzness, il dénichera le pire scénario possible, engagera le plus lamentable des metteurs en scène et des acteurs médiocres dans l'espoir de créer un énorme fiasco. Mais, le succès n'est pas toujours là où on l'attend...

Tommy Joubert épate encore une fois. Son sens de la comédie jumelé à ses talents vocaux font de lui un as de ce type de production. À chacune de ses présences sur scène - celle-ci ne faisant pas exception à la règle - il nous charme sur toute la ligne. L'actrice française Marianne Orlowski s'avère aussi d'une irréprochable efficacité, tout comme Benoît Finley dans le rôle d'un metteur en scène excentrique sur talons hauts.

Rien n'a été laissé au hasard dans la direction artistique des Producteurs. Les nombreux décors imposants, dont les transitions se font de façon rapide et ingénieuse, les costumes colorés, les chorégraphies musclées (le danseur Tommy Durand, qu'on a découvert dans Révolution, se fait remarquer) et les chansons accrocheuses complètent un portrait très convaincant. Même des références anachroniques québécoises (dont l'accent du Saguenay d'un personnage secondaire et la mention de vedettes telles que Mike Ward ou Guy A. Lepage) ont été ajoutées aux textes pour nous permettre d'adhérer encore plus aisément à ce spectacle qui nous arrive de la France.

Cette pièce de près de 2 h 30 vaut amplement le détour. Son impudence est un vent de fraîcheur (et de folie) dont nous avions bien besoin.

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