On ne pourrait dire autrement : tout est Top minou pour Bleu Jeans Bleu, qui a pu se gaver vendredi soir de l’effervescence d’un Club Soda complètement galvanisé pour enclencher sa nouvelle tournée, cerise sur le sundae (ou la « Molle twist vanille-vanille »!) de son quatrième album, lancé à l’automne. « Ce soir n’est pas un soir comme les autres soirs », a répété le chanteur Claude Cobra à quelques reprises dans le feu de l’action. Effectivement : on a même eu droit à une demande en mariage!
Top minou, c’est le nom – déjà sur toutes les lèvres! – de ce nouvel opus aux titres aussi rigolos que peuvent l’être tous ceux de la discographie de Bleu Jeans Bleu (Haute couture gold, Franchement wow, Perfecto), qui a été revisitée dans à peu près tous ses recoins dans cette nouvelle rencontre avec le public.
C’était un gros soir de musique dans le quadrilatère du Quartier des spectacles, à Montréal, vendredi : à quelques mètres de nos zigotos en denim de Bleu Jeans Bleu se produisaient, respectivement au Théâtre Maisonneuve et au MTelus, Michel Rivard et Jonathan Roy.
On ignore si ces derniers ont viré leur salle sens dessus dessous, mais chez Bleu Jeans Bleu, le party a levé, et pas qu’un peu. D’abord sur « Bacon en bedaine », dans un battage de rayons illuminés. Il n’était pas encore 21 h que les murs tremblaient presque aux voix d’une assistance aux sourires tirés jusqu’aux oreilles hurlant « J’ai mangé trop de patates frites! ». Plusieurs tympans en ont sûrement vibré.
Quelques minutes plus tard, un spectateur montait sur scène pour s’agenouiller et demander sa douce en mariage, le trémolo dans la voix. Le scénario semblait plutôt arrangé avec le gars des vues, mais n’en a pas moins attendri le Club Soda tout entier. On n’aurait pu espérer meilleur prétexte pour mener à « Souper fondue », puis à la langoureuse « J’te gâte all dressed ».
Un parterre éméché, visiblement enclin à s’amuser follement avec les nouveaux rois de la ritournelle festive, a scandé en choeur « Molle twist vanille-vanille », « Café corsé », « Crazy Carpet » et autres « Le king de la danse en ligne », et a crié « Top minou!!! » et « Bleu Jeans Bleu!!! » avec énergie à tout instant pendant la prestation.
Un mini orchestre de cuivres allé et venu pendant tout le spectacle accompagnait nos quatre joyeux lurons (Mathieu Lafontaine alias Claude Cobra, Mathieu Collette alias Lou Lee, Pierre-David Girard alias Jean Levis et François Lessard alias Wayne Wrangler), qui se sont montrés formels en annonçant « La pure pureté du beurre pur 100% pur beurre » : pas de margarine, s’il vous plait! De minis feux d’artifice se sont alors allumés au bout de la guitare électrique de Lessard (Wrangler) accentuant l’effet « wow » du moment.
Bien sûr, nos troupes étaient coiffées de leurs inséparables chapeaux et parées de leurs non moins essentielles tenues de scène délavées. Au-dessus d’elles trônait le petit chien rose de barbe à papa désormais emblématique du projet Top minou.
Avec Bleu Jeans Bleu, c’est toujours cocasse et divertissant, et on entrecroise les sonorités : beaucoup de pop, du rock sur « J’t’en craque-tu une? » et « Swing dans piscine » (dédiée à tous les parents de jeunes enfants), un soupçon d’ambiance latine sur « Phrases fromagées », et une touche de rétro un peu partout, notamment sur « Y’a quelqu’un qui a botché mon sandwich ». Cette dernière a culminé dans un puissant et impressionnant enchaînement d’intros de tubes mythiques à la « Final Countdown », « Sweet Home Alabama » et « When I Come Around ». Hyper efficace, et la foule en a redemandé. « Bleu Jeans Bleu! », a-t-elle martelé très haut et très fort. « C’est malade! Merci! », a répliqué le porte-parole de la bande en bleu.
Et devinez avec quel air s’est terminé le rappel… On vous le donne en mille : il y était question d’un certain vêtement chaud… Un « Coton ouaté », bien sûr, sur laquelle Cobra a tenté de battre le record du refrain le plus rapidement débité. Et il y est peut-être arrivé!
Pour connaître les dates de la tournée de Bleu Jeans Bleu partout au Québec, on consulte le site officiel du groupe.