« Pourquoi Annie? Pour le plaisir. Rien que pour le plaisir. Surtout pour le plaisir », déclarait notamment le metteur en scène Serge Denoncourt pour expliquer les raisons pour lesquelles il avait décidé de sauter à pieds joints dans ce projet aussi rassembleur que lumineux.
Et effectivement, le cliché voudrait que Juste pour rire se soit tournée vers cette histoire plantée dans les dures années de la Grande Dépression pour sa première comédie musicale estivale « post-pandémie » pour son optimisme à toute épreuve. Pour célébrer en grand le retour des jours meilleurs, du soleil après la pluie - c'est ce que nous espérons tous.
Ce que nous pouvons dire après avoir enfin pu voir le résultat final, c’est qu’il y a définitivement des clichés plus réjouissants et appropriés que d’autres. Et le conte de fées improbable de la petite rouquine orpheline résonne ainsi d’une manière quelque peu particulière cette année.
Ce qui ressort de cette adaptation québécoise, c’est d’abord l’énergie et l’émotion déployées sur scène dans l’ensemble des numéros musicaux. Ceux-ci sont soutenus par des performances vocales de haut calibre souvent étonnantes, des chorégraphies exaltantes, mais aussi, voire surtout, la grande chimie qui opère entre les différents interprètes.
Entre l’ingéniosité des décors, le rôle amplifié des costumes durant les numéros de danse, et une vivacité enivrante, la réussite d’Annie repose sur un remarquable effort collectif.
Chaque membre de la distribution a plus d’un moment pour tirer son épingle du jeu.
Nous sommes d’abord séduits par l'espièglerie et le talent des jeunes orphelines lors des premières chansons - évidemment très attendues. Puis, les vétérans prennent le relai, livrant tous des prestations sans faille.
Du lot, Geneviève Alarie vole la vedette dans la peau de l’ivre, grincheuse et peu scrupuleuse Miss Hannigan, tandis que David Savard alterne avec toute l’aisance voulue entre comédie et moments touchants dans celle du milliardaire Warbucks.
Mention spéciale également à Éloi Archambaudoin qui, peu importe le rôle, s’avère d’une redoutable efficacité comique, ponctuant la pièce à chacune de ses présences de pointes d’humour à la fois désopilantes et inattendues.
La mise en scène de Serge Denoncourt se révèle aussi particulièrement généreuse, nous donnant beaucoup à voir aux quatre coins de l’espace scénique. Mais l’ensemble n’apparaît jamais surchargé ou trop rigide. Il en découle même par moment une certaine désinvolture.
Le ton résolument québécois conféré aux dialogues crée également les effets escomptés.
Bref, difficile d’imaginer un spectacle grand public mieux huilé et remplissant mieux son mandat cet été qu’Annie. Les quelque 150 minutes sur lesquelles s’étale la comédie musicale passent à la vitesse de l’éclair. Il n’y a aucun temps mort ici, que du bonheur.
N'attendez pas demain pour vous procurer vos billets!
Annie est présentée au Théâtre Saint-Denis, à Montréal, jusqu’au 31 juillet. La comédie musicale fera ensuite vibrer la Salle Albert-Rousseau, à Québec, à compter du 12 août. Cliquez ici pour tous les détails.