Avant de retrouver son poste de directrice à Star Académie cet hiver, et de repartir en tournée à compter de l’été prochain, Lara Fabian nous propose le livre Je passe à table, qui doit paraître le 3 novembre aux éditions Libre Expression.
Je passe à table, c'est à la fois un livre de cuisine et une autobiographie. Un ouvrage par l’entremise duquel l’artiste ouvre grand les portes de son univers. Au menu : des recettes associées à des moments importants de sa vie, des anecdotes, des histoires inusitées, et beaucoup de photos.
« À mi-parcours, me raconter, ça avait de l’intérêt seulement si c’était corrélé à quelque chose que je pouvais partager. Une biographie, ça peut être un peu lourd, pompeux, redondant. Je voulais faire quelque chose que je pouvais aborder par le prisme de l’humour, le détachement, la nourriture », nous a-t-elle expliqué, confirmant par la même occasion que le titre du livre avait été particulièrement bien choisi.
« J’ai toujours été très naturelle avec la table. Ç’a toujours été un naturel dans l’éducation, dans le plaisir de vivre, dans la façon de transmettre. La table a toujours ponctué des moments très importants de ma vie, et on m’a souvent parlé d’une biographie aussi. Oui, je pourrais raconter bien des choses, mais quel est le fil rouge, la chose qui m’a toujours le plus impliquée dans ma vie en dehors de mon art? Ç’a toujours été la cuisine : préparer une jolie table, concevoir un repas, penser à la personne que je reçois, créer un moment autour de la table. »
Il faut dire que le moment est particulièrement bien choisi pour partager un tel projet avec le reste du monde, celui-ci sortant lentement mais sûrement de plus de dix-huit mois de confinement, d’isolement et de contraintes. Le tout dans l’attente, justement, de pouvoir vivre à nouveau de tels moments en bonne compagnie. Et pour Lara Fabian, les plaisirs de la table demeurent essentiels à nos vies, peut-être plus que jamais.
« La table restera toujours un point d’ancrage sur ce qui nous met en lien avec le monde d’avant et le monde d’après. [...] Comment s’accrocher à ce qui nous met en joie? En se souvenant des essentiels de nos vies. Être à table, ensemble, c’est un des essentiels de notre vie. Qu’on le fasse autour d’un burger avec un chum au coin d’Ontario, dans une grande tablée dans nos sous-sols canadiens, sur une terrasse en Italie ou dans un bistro en France, la table continuera d’être un vestige de notre vie d’avant », souligne-t-elle.
« Je crois qu’on est à un point pivot colossal d’un changement de civilisation et de paradigme dans lequel on est obligé de se lancer à l’eau et de tenter quelque chose. C’est comme ça que j’essaie de me réveiller le matin, en me disant : ''Mets ton gilet, et saute''. »
Le simple fait de retrouver cette proximité, de pouvoir se réunir, se revoir et discuter l’un en face de l’autre - après avoir toujours tenu ces habitudes pour acquises - pourrait bien être, d'ailleurs, ce dont le monde a besoin présentement, alors que la censure prime et que l’ouverture à l’autre et l’écoute active peuvent sembler être de plus en plus laborieuses aux yeux de n’importe quel utilisateur des réseaux sociaux.
« Ce qui me peine le plus, c’est qu’on ne puisse plus s’exprimer. Qu’est-ce que l’être humain cherche le plus? À appartenir à un clan, à faire sens, et à être compris. Et l’unique chose qui peut donner une évocation à ces trois éléments, c’est faire un choix qui nous rend heureux dans son expression, c’est convoquer une vocation qui a pour but de contribuer à l’autre pour faire partie d’un clan. Or, on traverse une époque où, lorsqu’on convoque cette vocation, si on a le malheur à l’intérieur de ce prisme d’exprimer une idée qui n’est pas conformiste, on se retrouve à être expulsé par notre vocation. D’où la douleur de l’humanité », a-t-elle déclaré.
« On doit avoir le courage de dépasser ses jugements, ses croyances. Pour moi, on déguise notre lien complètement de son essentiel. Personne ne détient la vérité [...] On traite tous par des doxas, des éducations et des croyances. Quand quelqu’un se trouve en face de moi, et qu’il brise le lien en exprimant le fait que ma pensée ne lui convient pas, j’essaie toujours d’aller le récupérer, de lui dire : ''J’essaie de comprendre ce que tu me dis. Je n’ai pas raison, je n’ai pas tort non plus, explique-moi.'' »