Une enfance dans un camp de nudistes à scruter des voisins aux mœurs libertines, une maman aux prises avec une maladie parfois embarrassante, des débuts sur scène aux côtés de nul autre que Roméo Pérusse, l’omniprésence d’un papa avec une montagne de défauts, devenu un peu une « mascotte » dans sa carrière… Stéphane Rousseau traine toute une histoire derrière lui, et il la raconte de passionnante façon dans sa biographie Famille royale, dont le lancement avait lieu mardi, dans un bar montréalais, en compagnie de plusieurs camarades de la colonie artistique.
Dans une écriture aussi tendre que cocasse par moments, l’artiste, aussi comédien dans plusieurs productions (STAT, Sans rendez-vous), dessinateur et maintenant auteur de grand talent, relate en toute simplicité les tranches du quotidien qui ont façonné l’homme qu’il est devenu, dans une enfilade de vignettes hyper rythmées.
S’il effleure quelques-uns de ses succès comme personnalité publique, c’est essentiellement par le truchement de sa relation avec sa famille que Stéphane Rousseau nous ouvre ses albums personnels dans Famille royale. Un clan dont les membres (sa mère, son père, sa sœur) sont aujourd’hui décédés.
« C’est l’angle que j’ai choisi, parce que j’avais beaucoup d’anecdotes familiales. J’en ai écrit quelques-unes de ma vie professionnelle, mais on dirait que je ne pouvais pas les rallier au reste. Mes aventures à Paris n’avaient pas rapport avec l’histoire de ma famille; il aurait fallu que je fasse une brique de 500 pages, et je ne suis pas rendu là dans ma tête. Et tout le monde me dit qu’il pourrait y avoir un tome 2! », nous a exposé Stéphane en entrevue.
La perspective d’une suite lui trotte d’ailleurs déjà dans la tête. D’autant plus que ce processus créatif de retour dans le passé n’a pas été si ardu pour lui.
« Ce n’était pas souffrant d’y retourner, parce que ce sont des histoires que j’ai moi-même retournées souvent dans ma tête, que j’ai réglées. J’ai fait mes deuils. Ce qui était plus délicat, c’était de les raconter au monde (rires). C’était le bout le plus difficile, de donner ça aux gens. Parce qu’on sait que tout le monde n’a pas les mêmes intentions, dans la vie! Mais à un moment donné, on se dit : "tant pis!" Je sais ce que je vaux, ce que ma famille vaut, et malgré tout, moi j’ai fait la paix avec mon histoire. Et, des fois, il faut aller dans le crunchy; tant qu’à écrire un livre, on veut que les gens aient du plaisir en le lisant, qu’ils soient surpris et aient envie de tourner la page. »
France Beaudoin signe une préface sympathique et pleine d’amitié de Famille royale. Le livre, publié aux Éditions KO, est présentement en vente.
Parmi les amis qui sont allés encourager Stéphane Rousseau à son lancement mardi, on compte Claude Meunier et Virginie Coossa, qui nous ont donné de leurs nouvelles ici et ici.