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Entrevue : Vincent évoque un regret face à son aventure dans MasterChef

MasterChef Québec

Le cowboy au grand coeur n'est plus de MasterChef Québec depuis ce jeudi et les milliers d'adeptes de l'émission en sont particulièrement attristés. Celui qui s'est d'abord présenté comme le candidat mésestimé de la saison a réussi à se hisser dans le top 6 des meilleurs candidats, ravissant notre coeur au passage. Nous avons pu nous entretenir avec le sympathique Vincent, au lendemain de son éviction, alors qu'il affichait, avec raison, une grande fierté face à son aventure marquée par les nombreux défis d'élimination.

« Je suis fier de moi, de m'être dépassé, d'avoir dépassé mes limites », indique d'emblée Vincent. « Moi, je suis arrivé là, j'étais le plus faible de la gang. C'était moi qui étais le plus amateur qu'il n'y a pas. Les autres, c'était des amateurs passionnés et il y avait des passionnés plus. C'était moi le plus faible de la gang, mais là où je performais, oui les éliminations, c'est sûr, mais d'apprendre aussi ce que les juges disaient aux autres. J'apprenais beaucoup de ce que les juges disaient aux autres pour me permettre d'avancer. [...] Je me suis offert un beau cours de cuisine gratuit à MasterChef (rires)»

On se rappellera en effet que Vincent a été éliminé dans les premières semaines, avant d'être rappelé en renfort par la production lorsqu'une candidate a dû quitter in extremis en raison d'ennuis de santé. Une bonne décision! Ce retour, bien qu'il s'est fait dans le bonheur, était aussi accompagné d'un stress décuplé qui a marqué le parcours du candidat, de son propre aveu. « Quand ils m'ont posé cette question-là, je me suis mis à shaker, c'est sûr. S'il faut que je revienne et que je me fasse sortir le coup d'après parce que le calibre est fort... », indique-t-il. Après mûre réflexion et les encouragements soutenus de sa conjointe, le cowboy a toutefois décidé de faire son retour, gonflé d'un espoir renouvelé.

Alors qu'il a réussi à se frayer un chemin dans l'aventure, aux dépens d'autres candidats comme Simon, Kimberly et Désirée dont il salue d'ailleurs le talent, Vincent évoque un seul regret à propos de son aventure, soit celui de n'avoir pu s'y consacrer avec énergie, alors qu'il était happé par des soucis professionnels sur sa ferme maraîchère à Saint-Patrice-de-Sherrington. « Je me suis senti fatigué, mais de l'extérieur; la ferme, le travail, mes enfants. C'est tout ça qui fait que tu amènes ton travail à ce show-là, entre les pauses tu travailles, tu ne peux pas te concentrer, tu n'as pas la tête tranquille. Les tracas extérieurs ont fait que j'avais l'air comme ça. Des fois, Martin et Stefano parlaient en avant et je n'écoutais plus, je me demandais ce qu'ils venaient de dire et je regrettais de ne pas avoir écouté parce que je pensais à autre chose. »

Il poursuit : « Ç'a été un regret de me voir, à la télé, fatigué comme ça. Là-bas, je me sentais normal, un peu plus souriant, mais pantoute, soldat ben raide... Pas l'air bête, mais je me dis calike, je suis donc bien sérieux, je suis donc bien plate... Je voyais Yves en coulisses, Yves en show et Yves à l'extérieur, c'était le même gars. [...] Je ne sais pas, j'étais le plus faible de la gang, donc je pensais toujours à me sortir du lot. »

(Le texte se poursuit plus bas.)

Le candidat évincé se dit toutefois heureux de constater que l'aventure se boucle de la plus belle des manières, alors que les réseaux sociaux sont inondés d'une déferlante d'amour à son égard. Il nuance ainsi : « Je n'étais pas le plus souriant dans cette émission-là, mais câline que j'ai donné mon 100 %. Je suis une personne vraie, sensible. Oui, il y a des bouts où l'on pleure à la télé, mais la pression est souvent dans le tapis. Un moment donné, il faut que ça sorte, ça ne peut pas toujours rester en dedans. »

Il poursuit en expliquant comment l'équipe qui entoure les candidats est exemplaire : « Il y a des moments où moi j'allais aux toilettes pour pleurer pour sortir toute la pression. Un moment donné, tu deviens nerveux, stressé, tu ne veux pas avoir l'air épais à la télé si tu ne réussis pas ton plat. Mentalement, ça devient de plus en plus dur, il ne faut pas que tu craques. Eux sont là pour t'aider, ils prennent soin de toi, ils ne veulent pas juste de beaux plats, ils se préoccupent de nous. »

Il confie d'ailleurs s'être tourné vers une membre de la production, Myriam, pour obtenir réconfort alors qu'il se sentait sur le point de craquer : « Moi, ils m'ont pris en charge un moment donné parce que je craquais. Il y avait la ferme que je n'étais plus capable, mes enfants que je ne voyais pas, la pression du show. Un moment donné, j'ai pris Myriam en production, je lui ai dit "je capote, je ne suis plus capable, j'ai ça, ça, ça à gérer, j'ai ça qui se passe dans ma vie". Un moment donné, ç'a sorti et je me suis mis à pleurer. Elle m'a écouté, elle m'a encouragé à laisser sortir ça et après je suis redevenu moi-même, ç'a fait du bien. »

L'agriculteur ne conserve toutefois que des souvenirs positifs de cette aventure, qui lui aura permis de tisser des amitiés durables avec d'autres candidats, pour lesquels il n'a que de bons mots, dont Simon, Kimberly, Désirée et bien sûr Yves, dorénavant son grand ami : « Yves, c'est une christie de bonne personne, pour vrai. Une des meilleures, sinon la meilleure personne que j'ai rencontrée dans ma vie. Une personne de coeur, une personne qui va être toujours là pour toi, à l'écoute, une personne authentique et vraie. Il n'y en a plus des personnes comme ça aujourd'hui ou, du moins, c'est rare en tabarouette. Ce gars-là c'est une perle! »

Bien qu'il en aurait long à dire sur les enjeux qui pèsent sur le quotidien des agriculteurs depuis quelques années, Vincent poursuit dans cette direction, avec sa ferme familiale dédiée à la production d'asperges, et de laquelle il est très fier.

Le candidat fait un retour sur son expérience MasterChef en concluant ainsi : « Je veux continuer à cuisiner pour le fun, sans me casser la tête, pour faire plaisir. Ce que ça m'a appris, c'est de développer mes goûts, de sortir de ma zone de confort, de davantage développer les recettes du monde entier. Ça, j'ai vraiment aimé ça. D'essayer d'être audacieux aussi. C'est ce que MasterChef m'a appris. »

Nous remercions Vincent pour sa grande gentillesse, son authenticité et pour cet entretien sincère. Nous lui souhaitons la meilleure des suites!