Il n’aura pas fallu trop de temps au Monde à l’envers pour trouver son auditoire.
Le nouveau rendez-vous du vendredi soir animé par Stéphan Bureau, annoncé en très grande pompe par TVA, est définitivement venu combler un vide dans la programmation des chaînes généralistes en offrant un 90 minutes bien garnies de débats d’idées et d’occasions de poser - et de SE poser - « les vraies questions ».
Alors que la huitième édition de l’émission sera diffusée ce vendredi 4 novembre, nous nous permettons de faire un bilan des réussites et des points à améliorer de cette proposition, dont le potentiel demeure particulièrement grand.
La principale force du Monde à l’envers vient en deux temps. Son format permet, d’une part, de recevoir des invités ne faisant pas toujours l’unanimité dans le paysage médiatique, politique et/ou social actuel, pour leur offrir une chance de prendre part à la joute verbale et de défendre leurs opinions et leurs intérêts.
Mais contrairement aux autres talk-show, Le monde à l’envers se démarque une fois l’entrevue terminée, lorsque Stéphan Bureau (encore très efficace en formant « un contre un ») se tourne vers ses débatteurs pour leur demander de commenter les propos tenus par l’invité en question.
Ces derniers peuvent alors apporter un contrepoids à certaines déclarations d’une façon que l’intervieweur n’a pas toujours l’occasion de le faire.
Les personnes venant s’asseoir devant l’animateur peuvent tenter de vendre leur salade, mais n’auront jamais le dernier mot. Et c’est très sain pour le téléspectateur de voir son opinion sur ce face-à-face être représentée, d’un côté ou de l’autre, à l’écran.
Sept semaines plus tard, l’idée de débattre de sujets de société dans un climat social où tout, absolument TOUT, peut devenir un sujet de discorde est encore la bienvenue. Et l’émission joue bien - la plupart du temps - sur le penchant plus « spectacle » de ces échanges passionnés, mais jamais envenimés.
Pas toujours le temps de prendre le temps
Du côté des points à améliorer, le temps alloué à chaque segment demeure encore un problème, alors que tous les joueurs n’ont pas droit au même temps pour faire valoir leur point.
Et ce ne sont pas non plus tous les débatteurs qui ont la même aisance pour émettre une opinion de façon articulée et convaincante en quelques secondes à peine, ou de rétorquer de façon aussi convaincante à un point de vue contraire.
Nous sentons également que certains sujets ne sont abordés qu’en surface, que la parole n’est pas toujours donnée au bon intervenant au bon moment. Encore ici, il s’agit avant tout d’une question de temps plus que de mauvaise volonté. Et ce sont aussi les joies et les inconvénients du direct.
Le programme ne peut qu’être des plus chargés avec cette volonté de couvrir autant de dossiers chauds que possible.
L’idée de débuter l’émission en faisant un tour d’horizon de ce qui ne sera pas abordé dans la prochaine heure et demie demeure d'ailleurs très habile, mais ce court résumé gagnerait à être un peu plus punché.
Bref, dans l’ensemble, cette nouvelle proposition tient la route, et surtout ses promesses. Mais le fameux « moins mais mieux » ne pourrait que rendre l’ensemble encore plus pertinent.
À moins que ce rendez-vous ne soit allongé d’une demi-heure…
L'émission Le monde à l’envers est diffusée le vendredi à 20 h, sur les ondes de TVA.