Le show-business, ce n’est pas seulement que du glamour et des paillettes. C’est aussi beaucoup de pression de performance, des attentes élevées, souvent un besoin d’amour démesuré. La série Haute démolition, qui jette un regard sans complaisance sur le milieu de l’humour québécois, illustre bien cet envers du décor pas toujours rose. Nous vous dressons un portrait complet de cette nouvelle production de KOTV, ici.
Dans Haute démolition, Michel Charette personnifie un humoriste aguerri ayant connu la gloire vers la fin des années 1990, début 2000, ancienne idole de la nouvelle garde d’étoiles montantes incarnée ici par Étienne Galloy, Guillaume Gauthier et Erich Preach.
Et son personnage, Sylvain Delorme, ressent désormais un stress maladif à l’idée de poser l’orteil sur scène. Au premier épisode, Delorme manque à ses engagements, incapable de sortir de chez lui, en proie à un début de dépression, au grand dam de son narcissique gérant, Forand (Éric Bernier).
« C’est un gars qui a "crashé" à un moment donné, qui a pris peur de la scène », raconte Michel Charette à Showbizz.net.
« On se rappelle tous de l’événement de Michel Courtemanche à Juste pour rire [où l’humoriste, en panique, avait quitté la scène en plein spectacle au festival, en 1997]; récemment, Peter MacLeod a dit qu’il reportait sa tournée parce qu’il fait de l’anxiété et ne veut plus embarquer là-dedans; et d’autres humoristes se sont aussi retirés parce que la scène les effraie trop et qu’ils préfèrent se contenter d’écrire. C’est un peu ce qui est arrivé au personnage de Sylvain Delorme », a continué le comédien.
« Il est encore actif dans ce milieu, mais beaucoup moins. Il a de gros problèmes de consommation parce qu’il a besoin de se calmer et de se rassurer avant d’entrer sur scène. »
À l’invitation de Laurie (Léane Labrèche-Dor), l’adjointe de son gérant, Sylvain Delorme, dans Haute démolition, donnera un coup de pouce au jeune Raphaël Massicotte, alias Raph Massi (Étienne Galloy), nouvelle vedette en devenir qui planche sur son premier one man show. L’artiste chapeautera alors la recrue dans son écriture et sa mise en scène.
« Sylvain Delorme a été happé par ce stress-là, mais ce n’est pas seulement dans le milieu de l’humour. C’est aussi bon pour les chanteurs, les acteurs, les avocats, les médecins, name it! N’importe qui peut mettre un genou à terre et ne plus être capable de se relever », a observé Michel Charette.
Lui-même se sent-il interpellé par le combat de son personnage, alors qu’il prépare son premier spectacle solo en carrière?
« Absolument! », a-t-il répondu. « Mais je suis tellement bien entouré, et j’ai du temps devant moi. J’ai aussi 30 ans d’expérience; je ne me suis pas brûlé à faire 700 shows d’humour. J’ai fait 800 shows de "Ladies Night", mais sur 15 ans. Je connais mes moyens, je connais mes capacités. Je suis bien entouré et j’ai le luxe d’avoir du temps; mon one man show n’est pas avant un an et demi. Ma première version va être écrite un an d’avance. Je vais avoir le temps de travailler là-dessus comme de l’orfèvrerie, d’aller dans les détails, d’aller le roder comme il faut, d’aller le montrer aux gens, leur demander quels bouts leur ont moins plus, que je dois retravailler. ComediHa! [son producteur, NDLR] m’a donné les moyens de mes ambitions. Donc, j’ai le temps. C’est un luxe dans ce métier, le temps; en télévision, on n’a plus de temps, mais en arts vivants, on a encore du temps pour travailler nos affaires. Je l’apprécie! »
Haute démolition commence à Séries Plus ce jeudi, 16 mars, à 21 h.
On peut toujours voir Michel Charette dans Le bonheur, à TVA. Celui-ci nous traçait un bilan de la deuxième saison ici. Voyez ici à quelle date se termine la comédie ce printemps à TVA.
Le comédien mitonne par ailleurs plusieurs projets présentement. Il nous en jasait ici.
