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Entrevue

Mika dans vos écrans ce vendredi pour un spectacle bien spécial

Mika

Le 4 août dernier, une terrible tragédie secouait le Liban alors que des explosions catastrophiques dans le port de Beyrouth ont semé la mort et la consternation dans une communauté déjà affectée. 300 000 personnes se sont retrouvées en un instant à la rue, dans un contexte déjà compliqué en raison de la pandémie. Le Libanais d'origine, Mika, chanteur de renommée internationale, ne pouvait rester sans rien faire. Celui-ci a donc orchestré un concert-bénéfice, intitulé Mika : Je t'aime Beyrouth, où il s'est entouré d'autres artistes (Kylie Minogue, Louane et Rufus Wainwright) pour récolter des fonds nécessaires à la communauté libanaise. À ce jour, depuis la première diffusion virtuelle de ce concert, l'événement a permis d'amasser plus d'un million d'Euros.

TVA, en soutien à la communauté libanaise du Québec, a décidé de diffuser en exclusivité canadienne ce concert intimiste et poignant de Mika. TVA participe ainsi à l'effort de levée de fonds puisque l’entièreté de la licence de diffusion est octroyée en parts égales aux organismes La Croix Rouge Libanaise et Save The Children Liban.

Pour l'occasion, une poignée de journalistes a pu s'entretenir virtuellement avec le chanteur ce mardi matin. En direct d'Athènes et toujours aussi sympathique, l'artiste nous a communiqué sa passion pour le Liban, le Québec et pour son métier, qui s'est transformé avec la crise de la Covid-19. Il parle d'abord de ses intentions : « J'avais vraiment envie de faire quelque chose, de faire une sorte de geste, de faire mon métier, de chanter, de communiquer de l'émotion, au service de la crise qui est en train de se passer à Beyrouth. »

Il ajoute, concernant le spectacle tourné en partie en Toscane : « Pendant 90 minutes, on éteint le côté politique, mais on n'adoucit pas le côté humain. Souvent ce sont les scandales qui font le plus de bruit, c'est les images d'apocalypse qui prennent l'attention, mais à la fin, la partie humaine est oubliée. Je voulais amplifier ce côté humain qui est si souvent perdu dans le bruit de la vie de tous les jours. » L'artiste parle d'un événement dans lequel se côtoie l'émotion et la fête. On fera notamment la rencontre de bébé Georges, un enfant né au milieu des éclats, dans la pénombre d'un hôpital qui a été soufflé par les explosions. Mika parle d'un moment très émotif, une parcelle d'espoir.

Il poursuit : « J'ai senti quelque chose de nouveau. J'ai senti que ce n'était pas juste un concert enregistré ou une performance télé, mais c'était un discours différent. C'était au service des gens qui voulaient raconter leur histoire, leurs témoignages, leurs souffrances. J'avais l'impression que même en cette période de lock down, on faisait quelque chose de beaucoup plus collaboratif, universel et lié aux gens. On était dans cette équipe de 285 personnes, on avait de la générosité d'esprit partout et j'ai senti quelque chose de rare dans le monde du spectacle : ce sentiment de ne pas être seul. Ce qui est hallucinant parce que sur scène j'étais seul. »

La famille de Mika qui demeure toujours à Beyrouth a été épargnée. Le chanteur nous parle de la situation là-bas : « Heureusement, dans notre famille qui reste encore à Beyrouth, on n'a pas perdu de gens directement, dans notre petit cercle familial. Mais chaque personne à qui je parle connait quelqu'un qui a été ou blessé, ou qui a tout perdu ou qui connait quelqu'un qui est mort. C'est une crise qui est difficile à quantifier. Parce que si on regarde froidement les chiffres, quelques centaines de personnes sont mortes directement dans les explosions. Mais, en revanche, quand on cherche à comprendre ou visualiser 300 000 personnes qui n'ont plus de maison, ça devient surréaliste. Les répercussions de ces deux explosions, en combinaison avec l'instabilité politique, la crise économique et la Covid, c'est vraiment critique à Beyrouth et dans tout le pays. »

Mika dresse un parallèle entre ce concert et ce qu'il fera à Star Académie en 2021, comme directeur artistique : « Il y a l'idée de créer des choses. Les artistes aujourd'hui, on doit être presque plasticiens dans un sens. On doit penser, et spécialement dans une crise de showbizz, il faut penser la situation, il faut s'adapter d'autres manières et raconter d'autres manières. C'est un peu ce qu'ils m'ont demandé de faire dans ces 3-4 moments que je vais faire sur Star Académie l'année prochaine. De communiquer cette idée qu'il faut oser, il faut penser outside the box, il faut penser à se représenter avec une liberté artistique et prendre des risques. Cette idée de création à 360 degrés est très importante. Ça ne veut pas dire qu'on doive tout faire nous-mêmes, mais il faut savoir bien s'entourer. »

Il aborde son amour du Québec ainsi : « Par rapport au Québec, la première fois que je suis arrivé à Montréal, je m'y suis senti tout de suite à l'aise. Parce que je suis un mélange de différentes cultures. Je suis un immigré, ça fait partie de mon tissu et de mon identité. Je n'ai pas honte de ça. Pour moi, ce mélange de tous ces endroits, ça ne veut pas dire que je viens de nulle part, ça veut dire que je viens de plusieurs endroits. Quand je suis arrivé à Montréal et que j'ai vu ce côté francophone qui est en moi et celui de l'Amérique du Nord, avec une manière de communiquer qui est différente de la France, j'ai trouvé ça rassurant. Je me suis trouvé totalement à l'aise tout de suite. Je ne sais pas pourquoi. »

Mika : Je t'aime Beyrouth sera présenté ce vendredi à 22 h 35 sur les ondes de TVA. Mika y interprètera ses plus grands succès et présentera ses coups de cœur musicaux. C'est à ne pas manquer!

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