Les fans de Survivor attendent avec impatience l'adaptation québécoise de leur émission préférée. Ils ont bien hâte de découvrir s'ils retrouveront leurs repères, si cette mouture bien de chez nous aura été pigée dans le meilleur de ce que nous a présenté sa grande soeur américaine depuis les 22 dernières années. On peut déjà rassurer les adeptes de la première heure : Survivor Québec n'est pas moins enlevante, moins impressionnante et moins croustillante que la version de nos voisins du Sud, au contraire. Cette déclinaison francophone a été concoctée avec soin par une équipe de passionnés qui n'ont rien laissé au hasard.
Les décors et les accessoires, conçus par le talentueux directeur artistique Antoine Laurier, sont spectaculaires, les défis nous en mettent plein la vue, tout comme les paysages époustouflants des Philippines, lieu où se déroule cette compétition de haut niveau. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le concept, précisons que Survivor met en scène deux tribus, Kalooban (mauve) et Tiyaga (jaune), qui s'affrontent dans des épreuves physiques et mentales afin d'obtenir l'immunité pour leur clan ou des récompenses (équipement, nourriture, éléments de confort, etc.). Un jeu social se déroule aussi en coulisses, alors que les joueurs doivent établir des alliances afin de rester dans la partie le plus longtemps possible, au moins jusqu'à la fusion (que les invétérés du format connaissent comme « the merge »). À partir de là débute une joute individuelle où chacun devra défendre sa place.
La première cohorte de joueurs québécois contribue également à la réussite de la proposition. On retrouve une grande diversité d'individus, tant au niveau de la personnalité, de l'âge, du physique que de l'ethnicité. Déjà, dès le premier épisode, des joueurs s'allient et se font des promesses. Certains d'entre eux joueront d'ailleurs un peu trop fort, un peu trop vite. Cela vous rappellera peut-être un certain Jérémy Demay... Avec 20 candidats dans la course, les joueurs n'ont pas tous le même temps d'écran. On met de l'avant les plus exubérants, les plus maladroits, les plus rusés, parce qu'après seulement un épisode, certains se démarqueront déjà. Jean-Junior, Simon, Christophe et Martine sont ceux qui sortent du lot en début de parcours.
À cette étape préliminaire, toutes les stratégies sont bonnes (rester discret, se montrer indispensable, être aimable et avenant envers ses coéquipiers, etc.); c'est seulement sur le long terme qu'on verra laquelle des approches aura été la plus profitable. Chose certaine, les choix tactiques des joueurs seront de bonnes discussions à avoir autour de la machine à café ce printemps.
Connaissant le caractère énergique et fougueux de Patrice Bélanger, on se questionnait à savoir s'il aurait ce qu'il faut pour diriger efficacement ce grand bateau, malgré sa passion pour le format. Nous avions tort de douter de lui. Inspiré par Jeff Probst, le maître d'oeuvre américain, l'animateur québécois mène adroitement la production, étant à la fois compatissant dans les cérémonies et intransigeant lors des épreuves.
Pas de doute que Survivor Québec deviendra rapidement un phénomène de société. La téléréalité a pris d'assaut nos écrans depuis quelques années et Survivor est la reine de ce style télévisuel. Avec la qualité du produit qu'on présente au public dès ce dimanche 2 avril à 20 h, à Noovo, on ne peut s'attendre qu'à un immense succès dès le jour un.