Ce fut l’un des sujets chauds des derniers jours : la décision de Radio-Canada de ne plus diffuser le Gala Québec Cinéma, annoncée le lundi 24 octobre dernier. Il y a quelques mois, TVA procédait à un choix du même genre en annulant le Gala Artis, à la stupéfaction générale.
Or, compte tenu du mandat de diffusion culturelle de Radio-Canada, et de son devoir de mousser les œuvres d’ici, tant cinématographiques que musicales, le retrait des ondes du Gala Québec Cinéma a fait pousser les hauts cris à certains joueurs majeurs de l’industrie, qui se demandent comment le septième art de chez nous pourra désormais rayonner à l’antenne de la chaîne publique. Radio-Canada s’attendait probablement à générer une telle controverse en prenant cette direction.
Tous les yeux se tournent maintenant vers les autres remises de prix télévisées qui restent au Québec, soit le Gala des prix Gémeaux (qui a été présenté sans la moindre remise en question en septembre), le Gala les Olivier, qui célèbre l’humour, et le Gala de l’ADISQ, dont la 44e édition se tiendra ce dimanche, 6 novembre, à ICI Télé. La première partie de l’événement, le Premier Gala, avait lieu mercredi; revivez-le ici et ici.
Doit-on craindre pour l’avenir de ces célébrations? En ce qui concerne l’ADISQ, Pierre Lapointe, qui anime le Premier Gala depuis quatre ans, s’est montré catégorique lorsque Showbizz.net lui a posé la question : la fête de la chanson québécoise est essentielle et doit demeurer, coûte que coûte.
« Les galas sont encore pertinents, plus que jamais! Ne serait-ce que, parce que dans les 10 derniers jours, on a parlé de musique au moins une fois par jour dans tous les médias. Il faut absolument que ça continue. Il y a peut-être des choses à revamper; au Premier Gala, de belles tentatives ont été faites avec les numéros en réalité augmentée, ce qui est super, parce que ça donne des trucs hyper intrigants. Je pense que l’oeil peut être accroché pour retenir le téléspectateur plus longtemps. Je trouve que c’est absolument justifié et nécessaire », a martelé Pierre Lapointe, avant de poursuivre :
« On est dans une dynamique de cotes d’écoute; même les plus basses cotes d’écoute, au moins, c’est déjà ça. Ces gens auront pris conscience de la scène et auront peut-être envie de découvrir de la musique qu’ils n’écoutaient pas avant que la soirée commence. À mon avis, juste pour ça, ça vaut la peine.»
Mais est-ce que la promotion de notre culture passe nécessairement par les trophées et les récompenses? Encore là, Pierre Lapointe – qui se consacre beaucoup à l’écriture en ce moment – voit toujours une utilité dans cette formule établie.
« Ça passe par ça, oui. Moi, je ne suis pas réalisateur ou producteur; je me mets au service des décisions qui sont prises par les comités [décideurs]. Mais dans ma tête, oui, ç’a encore sa place. »
Au Premier Gala de mercredi, Pierre Lapointe a aussi offert un plaidoyer en faveur des spectacles d’artistes québécois. Outré par les prix exorbitants de billets demandés par certaines pointures internationales, l’auteur-compositeur a fait valoir qu’il est possible d’encourager, pour le même montant, environ une dizaine de talents d’ici.