Dès ce jeudi, Club illico nous fait le cadeau d'un nouveau thriller policier que nous aurons tôt fait de dévorer en cette période plus aride côté productions originales. Dans Portrait-robot, on fait la rencontre d'Ève Garance, une portraitiste judiciaire qui devra utiliser ses techniques bien particulières pour aider une équipe d'enquête à résoudre certains crimes. Cette vision différente, jamais vue dans nos polars québécois, a de quoi intéresser.
Évidemment, on ne peut nier que la distribution toute étoile de la série est un atout, un intérêt majeur. Dans la peau de la portraitiste, Rachel Graton s'illustre avec intensité. Son personnage, talentueux au possible, est aussi profondément marqué par un drame, soit la disparition de son enfant. Celle-ci évolue avec un mal de vivre criant, qui l'aide toutefois dans son travail. À ses côtés, on apprécie Sophie Lorain qui se retrouve en fauteuil roulant pour interpréter une experte en analyse et planification stratégique. Fortier n'est jamais bien loin, il nous semble. Rémy Girard hérite quant à lui d'un rôle bourru, un homme amer qui prétend être raciste, misogyne et bien d'autres choses. On comprendra rapidement que tout ceci n'est que carapace. Enfin, on découvre et s'attache rapidement à Adrien Belugou, ce nouveau venu qui vient mettre un peu de lumière dans l'ombre de ce quartier général blasé, bien qu'efficace. Son personnage enjoué, au ton bon enfant, détonne positivement avec le reste de l'ensemble.
Pendant la première saison, nous pourrons aussi voir à l'oeuvre Romane Denis, Hubert Proulx, un Jean-François Pichette métamorphosé, Robert Lalonde, Gaston Lepage. Martine Francke. Kathleen Fortin et plusieurs autres.
La réalisation d'Alexis Durand-Brault (Au secours de Béatrice, La galère), d'après un scénario d'André Gulluni truffé de références, réserve aussi son lot de trouvailles et de surprises. Travaillant avec quelque chose d'assez statique habituellement, soit le portrait-robot, le réalisateur réussit à trouver une manière ingénieuse et originale d'illustrer son intrigue. Inspiré de manière affirmée par l'oeuvre de David Fincher, le réalisateur propose une ambiance glauque, sombre, propice au genre. Il réussit aussi à magnifier le travail de ses comédiens avec des plans rapprochés évocateurs.
Portrait-Robot nous proposera cinq enquêtes dans cette première saison. Chacune d'elles se conclura en deux épisodes. Ce format, qui nous empêche de trouver que la sauce s'étire, peut aussi faire en sorte que certaines enquêtes semblent se boucler abruptement. Après le visionnement des deux premiers épisodes, c'est le constat que l'on fait. Par contre, cette première intrigue, dans laquelle on poursuit un pédophile, ne manque pas de mordant. Il faudra être à l'écoute pour les autres épisodes, pour cristalliser une opinion finale. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle intrigue policière en ce moment, elle est plus que bienvenue!
Sur Club illico dans son intégralité ce jeudi 15 avril. Voyez des images de la série ci-dessous.