Anaïs Favron était de retour pour un troisième tour de piste à titre de « folle du roi » à Tout le monde en parle, ce dimanche 2 mai, et cette édition venait évidemment avec un mandat bien particulier.
Lorsque la présence de Maripier Morin sur le plateau fut confirmée la veille, l’une des questions qui nous est aussitôt venue en tête est la place qu’allait prendre l’animateur ou l'animatrice invité(e) de la semaine durant cet entretien aussi attendu que controversé.
En particulier après la façon dont s’est déroulée l’entrevue accordée à Éric Duhaime la semaine précédente, au cours de laquelle Sam Breton avait été totalement invisible, alors que ce genre de moment constitue normalement le pain et le beurre d'un fou du roi.
Ce n’était pas non plus anodin que l’émission ait débuté avec Maripier Morin, alors qu’elle était la seule invitée autour de la table, ne risquant pas ainsi d’être confrontée de toutes parts comme ce fut le cas sept jours auparavant pour le nouveau chef du Parti conservateur du Québec.
La bonne nouvelle, c’est que c’est une Anaïs Favron définitivement plus à l’aise et en contrôle qui s’est présentée sur le plateau, elle qui a particulièrement bien épaulé Guy A. Lepage en posant les bonnes questions à Maripier Morin, tout en évitant de basculer dans une complaisance qui aurait pu se retourner contre elle.
Sa performance, tout aussi juste durant le passage de Luc Ferrandez, notamment, n’est d’ailleurs pas passée inaperçue auprès des téléspectateurs, qui ont été nombreux à louanger son travail sur les réseaux sociaux.
La perle rare toujours recherchée
Ceci étant dit, après des semaines de tests, d’essais et d’erreurs sur l’une des chaises les plus polarisantes de la télévision québécoise, aucun des animateurs invités n’a malheureusement été en mesure de réellement s’imposer comme LA perle rare tant recherchée pour succéder à Dany Turcotte.
Anaïs Favron a marqué plusieurs points hier soir, de par la qualité et la quantité de ses interventions. Mais le problème demeure toujours le même dans son cas, soit ses tentatives de déstabiliser les invités par l’entremise de gags acides qui ratent souvent la cible et font plutôt place au malaise.
Et c’est encore plus flagrant quand l’émission est enregistrée sans public.
Ce fut encore le cas avec la flèche qu'elle a décochée à Debbie Lynch-White en ce qui a trait à la qualité de l’écriture de la série Une autre histoire. Une intervention qui, bien franchement, n’avait absolument aucune raison d’être.
Avec quatre semaines à faire à la 17e saison de Tout le monde en parle, il serait également intéressant de voir la production piger un peu moins dans le bac des humoristes dans leur quête du candidat ou de la candidate idéal(e).
Il y a des artistes de bien d’autres milieux qui auraient la sensibilité, le sens de l’humour, l’éloquence, le franc-parler et le niveau de culture nécessaires pour s’acquitter de cette tâche. On pense à Fabien Cloutier, par exemple, qui serait certainement un candidat tout désigné pour le poste (on se permet de rêver ici).
Évidemment, au bout du compte, tout dépend de la volonté de la personne conviée à vouloir se mettre la tête sur le billot des réseaux sociaux semaine après semaine.
Trouver son rythme, ses repères et son style dans un tel contexte, ça ne se fait pas non plus en une seule semaine. C’est un travail de longue haleine. Mais de tous les appelés, nous devons reconnaître qu’Anaïs Favron a été, jusqu'à maintenant, celle qui s’est le plus mouillée et qui a osé prendre le plus de risques, qu’ils soient payants ou non.