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Tout le monde en parle : La grande éloquence de Barbada

Barbada à Tout le monde en parle.

La drag queen Barbada était de passage à Tout le monde en parle, ce dimanche 9 avril, afin de faire le point sur les critiques et les vives réactions que son initiative de lire des contes aux enfants dans les bibliothèques a suscitées auprès de certains individus au cours des derniers jours.

L’artiste multidisciplinaire est apparue calme et posée, déterminée à tenter d’éclairer la lanterne des plus sceptiques de façon constructive plutôt que de combattre le feu par le feu.

Si nous ne nous attendions pas à moins de la part de la principale intéressée, l’éloquence dont elle a fait preuve sur le plateau de Guy A. Lepage mérite d’être soulignée.

Barbada a d’ailleurs débuté en affirmant comprendre la vision négative que certaines personnes peuvent avoir des drag queens, surtout lorsqu’il est question de mêler cette image à un public en bas âge, mais elle a par la suite tenu à rectifier certains faits.

« Je peux comprendre pourquoi certaines personnes pensent ça, parce que beaucoup de ces gens-là, ce qu’ils voient des drag queens, c’est ce qu’ils voient à RuPaul’s Drag Race, à Canada’s Drag Race. Des émissions qui, je le rappelle, sont pour adultes, qui ont un avertissement au début pour public averti », a-t-elle souligné d’emblée.

« Ce que moi je fais, ce n'est pas du tout la même chose [...] On est complètement ailleurs. De la même façon que Batman, par exemple. Ça ne te dérangerait pas que ton fils se déguise en Batman à l’Halloween, mais tu ne lui feras pas regarder le dernier film de Batman qui est super violent et qui a de la sexualité. C’est la même chose », a-t-elle habilement imagé.

Sébastien Potvin, de son vrai nom, qui est également professeur de musique, DJ et animateur, sait comment approcher les enfants de façon pédagogue, et il le fait avec un objectif qui n’a rien d’anodin et qui ne pourrait être plus de son époque.

« On n’est pas là pour laver le cerveau des enfants. Les enfants, ça ne se fait pas 'brainwasher', parce qu'ils n'ont rien appris encore. Moi, ce que je veux leur apprendre, c’est l’ouverture, le rapport avec la différence, parce que ces jeunes-là, cette génération-là, plus que nous ici, vont être appelés et confrontés à cette différence-là », a-t-elle poursuivi.

« Tout ce que je veux leur dire, c’est que, quand ça va arriver, quand ils vont rencontrer quelqu’un qui va les déstabiliser un peu parce qu’il est différent, de juste prendre le temps de poser des questions à cette personne-là, d’essayer de comprendre d’où elle vient, son parcours. Après, ils ne sont pas obligés de l’aimer, cette personne-là, mais ils vont être capables de la respecter. » 

Barbada a reconnu que cela peut prendre un certain temps à un enfant pour s’habituer à sa proposition et entrer dans son univers coloré. Mais la même chose peut être dite, souligne-t-elle, d’un premier contact avec un père Noël de centre commercial.

La clé demeure la patience, et la capacité de se mettre au niveau de l’enfant pour mieux comprendre sa vision des choses.

Finalement, Barbada a également eu l’occasion de défendre les deux facettes de son personnage, l’une s’adressant à un public en bas âge, et l’autre à un public plus adulte, et qu’elle sait pertinemment comment se comporter dans l’une ou l’autre de ces deux situations.

« Je suis convaincue qu’une immense majorité de la population comprend qu’on peut être les deux, et qu’on peut faire les deux [...] Les blagues ne sont pas pareilles. Ce sont des blagues un peu grivoises, mais toujours quand même de bon goût. Je ne veux pas tomber dans la vulgarité facile, ça ne me donne rien de faire une 'joke' vulgaire juste pour choquer. Je veux qu’elle ait un sens, qu’elle parte de quelque chose, parce que les drag queens, on est aussi des humoristes », a-t-elle précisé.