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Y'a du monde à messe : Une question de Christian Bégin fait craquer Patrick Hivon

Y'a du monde à messe

Vendredi soir, le comédien Patrick Hivon a discuté avec Christian Bégin de son amour pour la cordonnerie à Y'a du monde à messe.

Il explique qu'il a appris le métier avec un certain Jean-Claude, qui a accepté de lui partager son savoir.

L'animateur a lancé la question suivante : « On part de la cordonnerie pour essayer de créer un lien métaphorique avec la cordonnerie et l'état du monde. Et tu vas me voir venir parce que, en lisant sur toi, je me suis rendu compte que tu étais préoccupée par le fait que tu as l'impression, et c'est l'impression que je partage, qu'on est en train de perdre un peu le fil du sens de nos vies. Je pense que la cordonnerie est aussi une façon pour toi de te relier au monde aussi. »

L'acteur a été frappé de plein fouet par la question. Il lui a même fallu plusieurs secondes pour reprendre ses esprits.

« J'avais demandé à Jean-Claude, j'ai dit : "comment est-ce que c'était vu d'être cordonnier à l'époque, quand tu as commencé?" parce qu'il a commencé à l'âge de 12 ans. Puis il me dit que c'était vu ordinaire parce que c'était du monde qui jouait dans les pieds des autres.

Mais ce gars-là, juste par une paire de souliers, est capable de dire à qui il a affaire. Il a un savoir beaucoup plus profond que juste réparer des chaussures. Et j'avais lu aussi - j'ai tout le temps besoin de faire une petite recherche - qu'autrefois, pour aller chercher leurs "cartes", si on veut, il fallait qu'ils se promènent de village en village. Puis, à un moment donné, ils s'arrêtaient dans un village où ils avaient besoin d'un cordonnier pis ils restaient là. Ça faisait que ces gens-là étaient des gens beaucoup plus ouverts. Ce sont des gens qui avaient quitté leur terre maternelle pour aller s'exiler un peu. C'était des gens qui avaient accès à l'ailleurs. Et les gens venaient parler avec eux parce que c'était des gens souvent assez ouverts. En tout cas, c'est ce qui caractérisait, de ce que j'ai lu, le métier de cordonnier. »

Il ajoute : « Je trouve que Jean-Claude, [...] il a un savoir et une intelligence... Il n'est pas tombé dans rien d'extrême. Il n'a pas d'idées arrêtées. Pourtant, il a 85 ans et je parle avec lui comme s'il avait mon âge. Pis des fois, il me dépasse beaucoup dans l'ouverture. Pis il est encore un enfant. Fais que c'est ça qui est beau. »

À la fin de l'entrevue, Christian Bégin remercie l'invité pour sa générosité. « Ce que tu es comme acteur, tu l'es comme être humain aussi », dit-il.