Il y a eu Symphorien, voilà maintenant Moi et l’autre qui fait le saut au théâtre. Une nouvelle version de la comédie culte de Gilles Richer, écrite par l’auteure Kim Lizotte, s’animera sur scène en 2024.
Moi et l’autre a connu deux séquences à deux époques différentes dans nos télévisions, à Radio-Canada, toujours avec Denise Filiatrault et Dominique Michel dans les rôles-titres : la première mouture (le mardi soir, les plus âgés s’en souviennent!) a été en ondes de 1966 à 1971, tandis que la seconde (récemment rediffusée à ICI ARTV) a été présentée de 1995 à 1997.
Kim Lizotte (Avant le crash, Les bombes, Les Simone) s’inspirera bien sûr des mythiques personnages féminins forts et colorés qu’étaient Dodo et Denise à l’écran – la petite brune candide et la grande blonde téméraire – pour tricoter sa relecture de Moi et l’autre, à laquelle la comédienne Isabel Richer, fille de Gilles Richer, a donné son aval.
On ignore encore, pour l’instant, l’identité des comédiennes qui personnifieront ces deux figures plus grandes que nature sur les planches. Les possibilités sont multiples, les jeunes actrices de talent ne manquant pas dans la colonie artistique.
« C’est un grand honneur pour moi de pouvoir revisiter cette série culte, avant-gardiste et marquante pour tout le Québec. Je tenterai avec beaucoup d’humilité de faire revivre ces grandes dames sur scène à travers mes mots, en gardant leur essence, leur humour, leurs personnalités exceptionnelles, sachant bien que le public sera heureux de les retrouver », a souligné Kim Lizotte, dans un communiqué.
« "Moi et l’autre" a vu le jour quelques mois après ma naissance. Mon père y a mis tout son cœur pendant les cinq premières années de ma vie. Je sais qu’il serait honoré de savoir que plus de cinquante ans plus tard, on redonne vie à son univers. Je suis certaine qu’il sera, à sa façon, à la première, avec moi », a pour sa part mentionné Isabel Richer.
Moi et l’autre, comme l’indiquent les Productions Martin Leclerc et le producteur au contenu Éric Belley (aussi conjoint d’Isabel Richer), a fracassé bien des tabous à l’époque de sa diffusion originale, à une période où le Québec était encore très conservateur.
« Colocataires dans un appartement chic du centre-ville de Montréal, Dominique et Denise aimaient beaucoup les hommes sans en être dépendantes et il leur arrivait des aventures rocambolesques. On les admirait et on les enviait, mais on ne se doutait pas que plus de 50 ans plus tard, elles feraient partie de la mémoire collective du Québec », maintient la production.
Également à l’origine, en partenariat avec ComediHa!, de la pièce Symphorien, qui fait un tabac en salle depuis l’été dernier (plus de 50 000 billets vendus), les Productions Martin Leclerc indiquent vouloir continuer de développer le créneau de résurrection en format théâtral d’émissions ayant marqué le paysage culturel québécois.