Après le Bye Bye exceptionnel de l'an dernier, les attentes étaient grandes pour 2021. Malheureusement, ce ne sont pas tous les sketchs qui ont eu le même impact.
D'abord, commencer la soirée de la même façon que l'an passé, avec le virus de Pier-Yves Roy-Desmarais qui scande « I'm Back Bitch » en sortant du sol dans un cimetière, était une formidable idée. Dansante et grinçante, l'introduction promettait beaucoup. Faire parler plusieurs vedettes à travers « Hélo », le pastiche de HeyAllo, aurait pu donner de bons résultats, mais les textes manquaient de vigueur. Le sketch qui suivait, celui du Dégât Fitness, qui rappelait la débâcle du Mega Fitness Gym à Québec en mai dernier, n'était pas, non plus, aussi efficace que souhaité malgré la performance remarquable de Patrick Huard en propriétaire musclé et insouciant. Et, que dire des parodies des publicités de Uber Eats, qui engendraient plus de confusion que de rires.
Heureusement, Bruno Blanchet a sauvé la mise en Patrice Roy qui se dévêt dans un centre de vaccination. Puis, Martin Matte est arrivé avec une formidable reprise des Beaux malaises alors qu'il doit gérer sa mère qui ne respecte pas le couvre-feu, bien malgré elle. Avec le succès du retour des Bougon l'an dernier, il était de mise de faire revivre des personnages cultes encore une fois et ceux des Beaux malaises étaient un choix judicieux dans le contexte. Mais, ce ne sont pas tous les retours qui ont été aussi réussis. Ramener les matchs de miniputt de RBO n'a pas été aussi amusant qu'on l'aurait espéré, bien que nous ayons apprécié le retour de ce sketch culte.
Alors qu'on avait annoncé que Claude Legault ne serait pas de l'équipe du Bye Bye cette année, il a tout de même fait quelques imitations, pour notre plus grand bonheur, brossant un portrait hilarant de Denis Coderre puis du premier ministre François Legault, attaqué par des Wokes. Sa présence surprise a posé un sourire sincère sur notre visage en ce soir de 31 décembre. Il aborde ici son épuisement professionnel qui a commencé lors du tournage du Bye Bye 2020.
Tout le monde attendait avec impatience la caricature de Guillaume Lemay-Thivierge (Guillaume Le p'tit viarge). C'est finalement Guylaine Tremblay qui a eu la tâche d'imiter le comédien à la barre de son émission Chanteurs masqués. Trois des juges-enquêteurs, beaucoup trop excités par le concept, ont aussi été caricaturés. Cette parodie caustique a certainement engendré plusieurs sourires même si les rires francs n'étaient pas toujours au rendez-vous. Autre phénomène télévisuel pastiché par le Bye Bye : Squid Game. L'idée de jumeler les jeux mortels de la série sud-coréenne à la surenchère dans l'immobilier était brillante, mais elle n'a pas été exploitée à sa juste valeur, malheureusement. On s'est aussi attaqué au documentaire Loto-Méno (renommé Véro a chaud) de front. Nul autre que Sarah-Jeanne Labrosse, une amie de Véronique Cloutier, dépeignait l'animatrice. Stéphane Rousseau a interprété un Louis Morissette désabusé particulièrement convaincant. Une autre victoire pour l'équipe de Simon-Olivier Fecteau.
Les chansons sont toujours un classique du Bye Bye. Mehdi Bousaidan et Arnaud Soly ont assuré ce volet avec panache. L'imitation de David Goudreault par l'humoriste Yannick de Martino fait aussi partie des bons coups de ce Bye Bye. À travers les nouvelles lues par Céline Galipeau (Guylaine Tremblay) et Pierre Bruneau (Pierre Brassard), plusieurs sujets ont pu être abordés, dont la victoire de Mike Ward en cour suprême (qui nous a donné droit à une blague assez violente sur Philippe Bond) et la défaite de Jacynthe René (« la Gwyneth Paltrow des pauvres »). L'apparition tardive du représentant du Fil de Noovo était un bon flash.
En somme, un Bye Bye mi-figue, mi-raisin, avec des bons et des moins bons coups, qui nous rappellent cette année en dents de scie que nous venons de vivre.
Voyez ici notre